Dans "La Provence" du dimanche 12 mars 2000, un article signé J-R B intitulé "Foveau signe une épopée entre Tolkien et Gracq
Titre de l'article : "Foveau signe une épopée entre Tolkien et Gracq"
Il s'appelle Soze. Il exerce la fonction d'Enquêteur Impérial
et a pour tâche de régler les conflits moraux qui ne manquent
pas de diviser les membres du royaume. Périlleuse à plus
d'un titre, sa nouvelle mission le conduit aux confins de la Marche du
Nord, un territoire secret à peine exploré et que convoite
à des fins commerciales l'odieux Amimplain. C'est ce dernier qui
l'a conjuré de rendre son verdict quant aux agissements d'une peuplade
jugée sanguinaire mais dont on s'apercevra vite qu'elle contrarie
par sa seule présence les rêves de richesse de l'obséquieux
marchand. Accueilli dans la forteresse jouxtant la forêt par le
commandant Kermadec, militaire héroïque et doté d'un
puissant esprit d'analyse, Soze va découvrir de bien étranges
vérités. Née des lounxs, bêtes féroces
à la gueule de blaireau, dont les mâchoires d'airain rappellent
les loups ou les lynx, la tribu s'avérera se nourrir surtout de
paix et d'amour d'autrui. On est bien loin des discours fanatiques vomis
par le sinistre Amimplain, et l'épopée de Soze le conduira
finalement dans les régions les plus secrètes de sa propre
conscience. Roman d'aventure empruntant aux légendes celtes, indiennes,
ou celles inspirées du chamanisme, sa part de fantasmagorie, récit
d'une quête initiatique, poème symphonique vantant les beautés
de la Nature, chant de paix, hymne a la concorde, ce premier roman que
l'Aixois Georges Foveau publie aux Edition Terre de Brume est un tour
de force narratif et esthétique. |
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Délibérément tourné vers des univers
"scissionnaires", rappelant ceux de Calvino, Tolkien ou Gracq,
La Marche du Nord creuse dans nos peurs ancestrales pour y faire surgir
les espaces de surprenantes liberté. "Je voulais dans ce roman
picaresque, explique l'auteur, tourner le dos à la pensée
unique en montrant quelle complexité endémique se cache souvent
derrière le masque des apparences. Je plaide ici pour une défense
acharnée des valeurs humanistes essentielles et je lance un cri de
révolte contre la mondialisation du marché qui détruit
les peuples, en ne laissant derrière elle que d'innombrables champs
de ruines". En composant son intrigue, Foveau a beaucoup étudié
ce qui touche à l'environnement de l'homme et à son équilibre.
Et en a tiré un fabuleux livre d'images. Peut-être parce qu'il
demeure, avant tout, ce que Umberto Eco appelle un " Lector in fabula
". J-R.B. "La Marche du Nord" par Georges Foveau. Terre de Brume, 166 pages. |